La question des retraites versées à l’étranger s’accompagne désormais de soupçons et de polémiques. Le dernier rapport de la Cour des comptes met en lumière des pratiques frauduleuses préoccupantes, notamment au Maroc et en Algérie. Derrière les chiffres, c’est l’équilibre même du système social français qui se retrouve fragilisé. Cette alerte appelle à des mesures rapides pour restaurer la confiance des citoyens.
Pourquoi la retraite à l’étranger suscite des inquiétudes ?
D’après le site velds.com, les magistrats financiers pointent trois types de fraudes majeures. La première est l’usurpation d’identité, qui permet à certains individus de percevoir plusieurs pensions sans y avoir droit. La seconde concerne le non-signalement d’un départ à l’étranger, rendant les contrôles difficiles. Enfin, l’absence de déclaration de décès entraîne la poursuite de versements injustifiés.
Une enquête menée par la police aux frontières entre 2019 et 2022 sur 2 500 dossiers a mis au jour plus de 60 cas problématiques, soit 2,27 % de documents non conformes. Ce pourcentage, apparemment faible, représente en réalité des pertes financières importantes à l’échelle nationale.
Le rapport insiste sur la concentration des fraudes dans certains pays. Le Maroc représente 6 % des dossiers étudiés, mais 22 % des anomalies détectées. En Algérie, 4 % des bénéficiaires regroupent 14 % des cas suspects. Ces proportions justifient des contrôles renforcés.
Une répartition géographique qui interroge
Selon la Cour des comptes, près de 77 % des retraités vivant à l’étranger résident dans six pays européens et méditerranéens : Portugal, Espagne, Italie, Belgique, Maroc et Algérie. Cette concentration facilite les campagnes de vérification, mais elle révèle également des zones à risques particuliers. La Tunisie, avec 3 % des bénéficiaires, complète le tableau.
La surreprésentation des fraudes au Maroc et en Algérie est un signal d’alerte. Les autorités françaises envisagent de cibler davantage ces pays afin d’optimiser les ressources déployées pour les contrôles. Une telle stratégie permet de mieux utiliser les moyens humains et financiers, tout en consolidant la crédibilité du système de retraite.
Mesures recommandées pour la retraite à l’étranger
Entre 2020 et 2023, plus de 6 500 retraités ont été convoqués pour vérification, dont 2 500 au Maroc et 4 000 en Algérie. Ces contrôles sur place ont permis de recueillir des preuves solides et d’adapter les procédures.
Parmi les solutions proposées, la Cour des comptes recommande :
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un échange systématique d’informations d’état civil entre la France et les pays concernés, pour identifier rapidement les anomalies ;
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une meilleure transmission des données administratives, afin de réduire les délais et éviter les erreurs ;
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l’harmonisation des bases de données, permettant une vision unifiée et plus sécurisée des dossiers.
Ces mesures renforceraient la transparence et faciliteraient la détection des fraudes.
Points clés pour renforcer les contrôles
Le phénomène des fraudes aux retraites à l’étranger révèle de réelles failles dans le dispositif actuel. Les irrégularités relevées, notamment en Afrique du Nord, justifient une surveillance accrue et des échanges plus efficaces entre administrations.
L’objectif n’est pas seulement de réduire les pertes financières, mais aussi de préserver la confiance des retraités et de garantir une gestion juste et rigoureuse des fonds publics. En améliorant la coopération internationale et en perfectionnant les mécanismes de contrôle, la France pourra mieux protéger son système de retraite tout en assurant l’équité entre les bénéficiaires.